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Intérêt patrimonial
La pratique du Pen diri (Pain de riz) à la 4e Section communale de Lalouère remonterait à plusieurs décennies. Cette pratique alimentaire occupe une place importante dans la mémoire collective de la population saint-marcoise en général et de celle de Lalouère en particulier. Au réveil du matin, les enfants de la zone attendait au bord du chemin la marchande ambulante en vue d’en acheter. Selon les informateurs, le pen diri est riche en nutriments qui maintiennent le corps en santé. Généralement, on le prépare pour être servi dans les fêtes d'anniversaire, dans les fêtes de fin d’année ou les fêtes pascales pour donner en cadeau à un ami ou un proche parent. Le pen diri représente un élément fort de la pratique gastronomique traditionnelle et identitaire de la population saint-marcoise. Cependant, il est aujourd’hui en voie de disparition.
Historique
Le pen diri est une pratique alimentaire qui proviendrait de la vallée de l’Artibonite. L’histoire de cette pratique alimentaire dans la quatrième section communale de Lalouère remonte à plusieurs générations. Selon les informateurs, elle a traversé le temps et a marqué leur enfance, celle de leurs parents et de leurs arrière-parents. Encore aujourd’hui, des marchandes ambulantes sont amenées à préparer le pain de riz en vue de le vendre par tranche notamment les jours de marché dans la région.
Documentation
Perry, John S et alii. Perry, Encyclopedia of global environmental change, Wiley, 2002, p. 118
Apprentissage et transmission
L’apprentissage et la transmission de la pratique du pain de riz dans la quatrième section communale de Lalouère sont familiale. Les parents transmettent ce savoir-faire à leurs enfants par observation directe. Par le passé, il y avait deux écoles d’art ménager dans la communauté qui intégraient cette pratique dans leur programme. Depuis, aucune école ne l'enseigne et les jeunes ont tendance à rejeter cette pratique alimentaire propre à la région.
Pour revitaliser cette pratique, les porteurs de tradition suggèrent que les autorités étatiques de concert avec les habitants de la communauté réorganisent les deux anciennes écoles d’art ménager, encouragent et organisent régulièrement des foires gastronomiques afin de valoriser toutes les pratiques alimentaires relevant de leur identité culturelle qui sont malheureusement en voie de disparition.
Description de la pratique culturelle
Le Pen diri est préparé avec le « gwo-diri » ou le « diri sika » ou encore le « diri towo kristal » qui sont des variétés de riz cultivés dans le Département de l’Artibonite. Selon les informateurs, pour préparer le pain de riz on fait tremper le riz dans l’eau pendant toute une journée. L’eau est jetée le lendemain matin, puis on étale le riz dans un van (laye) pour être séché avant d'être réduit en farine brute à l'aide d'un gros mortier que l’on remue ensuite avec de l’eau chaude et une cuiller en bois. On ajoute du beurre de cuisine, de la banane mûre, des épices douces, du sucre brun, de l’essence, de l’huile d’olive et du bicarbonate de sodium. On peut y additionner aussi du lait de vache ou du lait concentré, de la muscade en poudre, du lait de coco et du jaune d’œuf. Ces ajouts varient en fonction du goût de la personne qui le prépare. Une fois mélangés, on fait cuire tous les ingrédients dans une chaudière. Et avant d'enfourner le pain, on le saupoudre de sucre blanc.